Face à un système de santé de plus en plus sous tension – tant au niveau des attentes des patients que des professionnels de santé – la stratégie Ma Santé 2022, annoncée en septembre 2018 par le président de la République et adoptée par le Sénat le 16 juillet 2019, vise à apporter des réponses globales aux défis actuels.
Ma Santé 2022 : 3 engagements principaux
- Placer le patient au cœur du système : faire de la qualité de sa prise en charge une priorité et lutter contre les inégalités dans l’accès aux soins
- Encourager l’exercice coordonné des professionnels de santé et faciliter l’articulation entre ces derniers
- Repenser les métiers et la formation des professionnels de santé
Placer le patient au cœur du système : faire de la qualité de sa prise en charge une priorité et lutter contre les inégalités dans l’accès aux soins
Ma Santé 2022 fait surtout de la qualité et de la pertinence des soins le fil conducteur de la transformation en replaçant le patient au centre de ses priorités. L’objectif principal sera de simplifier le parcours de santé grâce à des moyens médicaux mieux répartis et une meilleure orientation de chaque patient. Il s’agira également de mettre en place de réels parcours de soins, en fluidifiant les échanges et la transmission d’informations entre professionnels de santé afin que le patient n’ait plus à assumer seul leur coordination.
1200 : c’est le nombre de territoires intercommunaux rencontrant des difficultés en matière d’accès aux soins. Pour renforcer la présence médicale dans les territoires prioritaires, l’Etat s’engage à installer 400 postes de médecins généralistes à exercice partagé entre la ville et l’hôpital, salariés par l’hôpital de proximité ou un centre de santé pour y proposer des consultations.
Il s’efforcera également à soutenir de nouvelles formes d’exercice pour accroître la présence médicale et lutter contre les déserts médicaux, comme le cumul emploi retraite ou encore le développement de l’exercice multi-site des médecins libéraux.
Enfin, la stratégie Ma Santé 2022 vise à accélérer le déploiement de la télémédecine – et de ses différents actes – dans le but de permettre aux patients d’obtenir, notamment dans les territoires fragiles, une prise en charge et un suivi plus rapides en consultant un médecin à distance par vidéo ou bien encore en bénéficiant de télé-soin avec un pharmacien ou un auxiliaire médical par exemple.
Encourager l’exercice coordonné des professionnels de santé et faciliter l’articulation entre ces derniers
Ma santé 2022 promet également de favoriser une meilleure organisation des professionnels de santé qui devront travailler ensemble et mieux coopérer au service du parcours santé des patients. L’un des points clés de la stratégie Ma Santé 2022 sera ainsi de rassembler les soignants autour d’espaces de santé – Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP), Centres de Santé Médicaux ou Polyvalents (CS), Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) – répondants aux besoins des Français.
L’exercice regroupé semble en outre correspondre aux attentes des jeunes médecins qui, selon une enquête d’avril 2019 de la Commission jeunes médecins du CNOM, préfèrent à 45 % s’installer dans ce type de structures. De plus, il a été démontré par plusieurs études que l’exercice en MSP ou CS améliore le suivi des patients grâce à la coopération et une coordination facilitée entre différent types de professionnels de santé.
Près de 3 millions de patients sont déjà suivis dans ces structures et le nombre de MSP a progressé de +37% depuis mars 2017 (+ 21% pour les CS), signes qu’elles deviennent incontournables dans le système de santé français. Dans cette dynamique, le Président de la République s’est engagé à doubler leur nombre d’ici 2022.
Enfin, le numérique sera évidemment un atout incontournable pour fluidifier la transmission d’informations et assurer une meilleure coordination entre les différents professionnels de santé. Le projet Ma Santé 2022 promet ainsi le déploiement et le développement de services et de plateformes numériques tels que le Dossier Médical Partagé (DMP), les messageries sécurisées de santé, la e-prescription, l’Espace Numérique de Santé ou encore le Health Data Hub. Vaste chantier donc, où il s’agira de décloisonner les données tout en les protégeant.
Repenser les métiers et la formation des professionnels de santé
La stratégie ma Santé 2022 vise enfin à accompagner les professionnels de santé pour les aider à retrouver du temps médical utile.
Le projet prévoit notamment une refonte des études de santé permettant aux étudiants de s’orienter progressivement vers un métier de la santé ainsi que la formation d’assistants médicaux (création de 4 000 postes) pour libérer les médecins et optimiser leur temps de consultation.